Noëls des Provinces de France

Extrait

 

Fêtes des Fous

Au bas Moyen âge, toujours dans ce prolongement des « libertés de décembre », d’autres spectacles parodiques prirent place dans les grandes villes, les célèbres fêtes des Fous où l’inversion était reine et le clergé, alors formidable autorité, mis en dérision. Placées à la fête de la Circoncision début janvier, à l’épiphanie ou à son octave, à Paris, Beauvais, Amiens, Rouen, Corbeil, Sens, Besançon, Clermont, Dax… comme dans d’autres pays d’Europe, ces fêtes des sous-diacres ont bien des points communs avec nos carnavals, à la veille du Carême. Mêlant clercs et laïcs, elles donnaient lieu à des excès inégaux avec présence de montures burlesques…


Le calendrier de l’Avent

Le calendrier de l’Avent est dans toutes les maisons où il y a de jeunes enfants. à partir du 1er décembre, vingt-quatre petites fenêtres s’ouvrent chaque soir, laissant découvrir une image ou un chocolat. Les illustrations ne sont pas nécessairement pieuses : une couronne de verdure, des fleurs, un jouet, un gâteau, une bougie… mais, dans les premiers calendriers, celle du 24 décembre était systématiquement l’image de la crèche et de la Sainte Famille. Peu à peu, les calendriers gourmands aux dessins uniquement profanes se sont imposés à leur côté, cachant vingt-quatre bonbons…


Les couronnes de l’Avent

Les couronnes de Noël sont suspendues verticalement aux portes, tandis que les couronnes de l’Avent sont posées horizontalement avec leur quatre bougies que l’on allume progressivement chaque dimanche. Déjà connue en Grèce dans l’Antiquité, la couronne de lauriers était un symbole d’immortalité. Saint Ephrem le Syriaque, en soulignant la grande joie qui régnait alors, décrit des couronnes de verdure au ive siècle en Syrie au moment du 6 janvier. Longtemps passées pour des symboles funéraires, les couronnes sont d’usage récent en France et sont apparues d’abord…


La Tante Arie

Dans le Pays de Montbéliard et dans les environs (deux cantons de Haute-Saône), il s’agissait de la Tante Arie, Tante Arié ou Tantairie, bonne fée qui arrive « par le chemin des airs », juchée sur son âne. De taille inégale selon les localités (c’était une géante à Hérimoncourt), elle veillait en particulier sur les fileuses…


Feux de joie, flambarts et failles

Noël avait autrefois une dimension communautaire forte. Joseph de Laporterie décrit en 1921 la coutume des feux de joie (halhes ou hailles) allumés la veille de Noël à la tombée de la nuit dans les villages de Chalosse, en particulier à Saint-Sever (Landes), sans oublier de mentionner leurs origines liées au solstice. Fourni par les habitants, le bois de ces bûchers, y compris vieux balais, sabots usés ou chaises cassées, était collecté par les enfants qui dansaient autour en chantant :

Hailhe de Nadau,

La tripe au pot,

Lou porc au salin,

La poule au toupin… »